Trois jours et une vie, Pierre Lemaitre

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Aujourd’hui je vous présente le grand, le seul, l’unique livre… que j’ai lu en 2018.

Il s’agit de Trois jours et une vie de Pierre Lemaître.

Pourquoi je n’ai pas lu ? Parce que j’avais d’autres choses à faire, d’autres choses en tête et que tmtc quand tu penses à autre chose, tu peux lire 10 pages sans avoir rien pigé parce que les caractères sur le papier n’arrivent pas à te transporter ailleurs que dans ta to-do-list.

Donc quand ça a commencé à se calmer un peu dans ma vie, je suis allée chercher des livres (je n’ai pas eu de panne en ce qui concerne l’achat de livres) et j’ai sauté sur le Pierre Lemaître nouvellement sorti en poche. Je l’ai déjà écrit dans d’autres articles ( et ) mais j’adore cet auteur. Avec une écriture simple et précise, il parvient à envoûter le lecteur dans les méandres de la pensée humaine de sorte que l’on ne peut plus poser le bouquin. À chaque fois, c’est vers ses romans que je me tourne pour me remettre le pied à l’étrier de la lecture compulsive.

Qu’en est-il de Trois jours et une vie ? Parler de l’intrigue sans trop en dévoiler est un peu délicat. Je vous propose donc deux parties, une que vous pouvez lire si vous voulez un avant-goût et une autre qui en dévoile davantage sur ce roman.

L’histoire se passe en France, fin 1999. Le petit village de Beauval est frappé par une série de catastrophes, dont la disparition de Rémi Desmedt, six ans. Pendant trois jours, tout le village se lance à la recherche du jeune garçon jusqu’à ce que des évènements ne viennent entraver l’enquête.

Le lecteur est plongé dans l’atmosphère particulière d’un village français où solitude et misère sociale côtoient indiscrétions et on-dit. Cet univers violent par l’indifférence qu’il porte aux individus et la pudeur dans laquelle ceux-là se muent participent de l’ambiance de méfiance et de suspicion qui règne à Beauval.

La détresse que provoque la disparition d’un enfant est décrite avec justesse et ne peut que résonner avec l’actualité. On ressent la plaie béante laissée par le manque, la colère et l’impuissance.

Le roman, comme son titre l’indique, est divisé en plusieurs parties. Les trois jours suivant la disparition, puis une dizaine d’années après, alors que la blessure n’est toujours pas refermée et que la vérité est sur le point d’éclater au grand jour.

Cette plongée au cœur du drame est racontée avec une lenteur maîtrisée et suffisamment de distance pour laisser sa place au lecteur et à ses propres réflexions.

/!\ SPOILER /!\

Antoine, 12 ans à l’époque, assiste à ces évènements tragiques et c’est à travers ses yeux que l’on voit la détresse s’installer chez les habitants. Antoine est un enfant solitaire qui vit avec sa mère et qui n’a pas vraiment d’ami si ce n’est son voisin Rémi et son chien Ulysse. Lorsqu’Ulysse est renversé par une voiture puis tué froidement par son propriétaire pour abréger ses souffrances, Antoine entre dans une colère noire et blesse mortellement le jeune Rémi. Les trois jours de recherche sont pour lui trois jours de peur, de doute, de tristesse, de colère. Chaque décision, chaque acte le plonge davantage dans une situation inextricable.

On suit avec empathie et compassion les pensées anarchiques d’un enfant de douze ans coupable d’un meurtre inexplicable. Choisir la vérité ou la fuite, l’oubli ou la culpabilité, disparaître ou faire face à ses démons sont autant de choix auxquels Antoine aura à faire face.

Le lecteur devient témoin et complice d’un meurtrier improbable et assiste à sa reconstruction à travers ses choix et la vérité qui ne manquera pas de le rattraper.

/!\ END OF THE SPOILER /!\

Ce roman, moins haletant que Robe de marié mais tout aussi prenant est encore une réussite de Pierre Lemaître et j’ai hâte de lire le prochain. Je vous encourage vivement à vous plonger dans ses écrits.

Si tu as une to-do-list longue comme le bras :

  • Un enfant disparaît dans un petit village français
  • On cherche le meurtrier
  • Ça dure des années
  • Le karma

Bonne lecture !

Maître Yoga

Vincent en parle aussi ici.

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