Shades of Grey, Jasper Fforde

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L’auteur

Jasper Fforde est un écrivain britannique né en 1961. Son premier roman, L’Affaire Jane Eyre, est publié en France en 2004. Celui-ci est le premier tome de la série Thursday Next, le nom de son personnage principal, employée à la brigade littéraire, chargée de veiller sur les personnages de romans. Shades of Grey : The Road to High Saffron a été traduit par Patrick Dusoulier et est paru en France en 2011 sous le titre La Tyrannie de l’arc-en-ciel : La Route de Haut Safran.

L’Histoire

La colorocratie : une société dictatoriale basée sur la capacité de la population à voir les couleurs. Les habitants capables de voir le pourpre occupent le haut de l’échelle sociale, tandis que les Rouge se trouvent en bas. Les Gris quant à eux, incapables de discerner quelque couleur que ce soit, sont laissés à l’écart de cette hiérarchie chromatique et se voient confier les tâches les plus ingrates.

C’est sur ce principe complexe que l’intrigue de Shades of Grey est construite. Eddie, un Rouge de vingt ans, est envoyé à Carmin-Est pour recenser les chaises (oui, vraiment). Il y rencontre Jane, une Grise au tempérament explosif, qui va lui en faire voir de toutes les couleurs ! Eddie se retrouve vite plongé au milieu des intrigues politiques de la petite ville, et découvre que les règles qu’il suit si scrupuleusement ne sont pas aussi justes qu’il le pensait. Et se fait aussi dévorer par une plante carnivore, accessoirement.

Imaginez en plus de ça une pénurie de cuillères, des cygnes mangeurs d’hommes, des mariages inter-chromatiques et une maladie que l’on soigne à coup d’échantillons de vert, et vous aurez probablement le même mal de tête que moi en écrivant ce résumé…

L’avis de Captain Alinea

J’avais vraiment très envie de lire ce roman, j’en attendais beaucoup puisqu’on me l’avait vendu comme vraiment épatant… et j’ai été un peu déçue.

J’ai trouvé la plupart des personnages assez lisses, et je n’ai pas réussi à m’attacher à eux. J’ai aussi beaucoup de mal à croire que tout ce qui est raconté dans le roman se déroule en seulement quatre jours. A moins d’avoir des journées de cinquante heures, ça me parait assez improbable.

J’ai tout de même trouvé la lecture plaisante, en particuliers grâce aux références culturelles utilisées tout au long du roman (la Cité d’Emeraude existe, yay ! et la carte officielle sort d’un jeu de RISK), aux TRES nombreux jeux de mots sur la couleur, et au côté complètement absurde de certaines règles (« le premier mardi de chaque mois, le poulet est considéré comme un légume »). Les derniers chapitres du roman compensent un peu les longueurs du début avec de beaux retournements de situations qui laissent présager d’une suite vraiment intéressante.

Dans l’ensemble j’ai apprécié ce roman au principe intelligent avec de bonnes références culturelles, mais ma lecture a été un peu gênée par certains aspects trop lisses. Le récit est quand même bien mené, de sorte que le lecteur se trouve sur un pied d’égalité avec le narrateur dans la compréhension de cette société étrange, avant que tout ne soit remis en question dans le dénouement.

Je recommande Shades of Grey, et je lirai les deux tomes suivants qui je l’espère seront pleins de rebondissements (et de personnages hauts en couleur !).

Les plus :

–          Le principe de la société chromatique

–          Les références et jeux de mots

Les moins :

–          Des personnages trop lisses

–          Un narrateur un peu insupportable

A lire :

–          Si vous vous êtes déjà demandé ce que donnerait Divergent sous acide.

–          Avec quelques boîtes de Smarties à portée de main.

Bonne lecture!

Captain Alinea

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